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Fourrière et refuge : Euthanasie ou deuxième chance ? 

Publié le 13 Août 2020
Fourrière et refuge : Euthanasie ou deuxième chance ? 

Vous est-il déjà arrivé de trouver un animal qui semblait perdu ou abandonné ? 

Refuge, famille d’accueil, association... Qui sont les acteurs de la filière animale ?  

Les acteurs de la filière sont nombreux, et ont des missions bien distinctes. Certains peuvent avoir le rôle d’un autre en fonction des communes et des disponibilités. 

Il est important de pouvoir faire la différence entre ces acteurs afin de comprendre leur véritable fonctionnement et comment les animaux sont réellement pris en charge. 

La fourrière : un "mal nécessaire” dans les communes 

Qu’on le veuille ou non, toutes les municipalités ont besoin d’une fourrière.  

Avec presque un animal par habitant[1] il est nécessaire d’avoir un organisme pouvant gérer la prise en charge, la garde et l’entretien des animaux errants sur la voie publique ou saisis sur décision de l’autorité administrative ou judiciaire. 

Les fourrières acceptent tous les animaux errants ou abandonnés : elles n’ont pas le choix. 

Pour un animal non-identifié qui arrive en fourrière il y a trois options :  

1. Ses propriétaires viennent le réclamer dans un délai de garde de 8 jours ouvrés. 

Si le délai est passé l’animal est considéré comme abandonné et est :  

2. Mis dans un refuge pour être adopté ; 

3. Euthanasié si la place manque ou si l’animal est blessé ou mal en point. 

La fourrière devra obligatoirement passer par un refuge ou une association de protection animale pour faire adopter un animal errant. Elle ne pourra pas elle-même mettre en place ce processus. 

Contrairement aux refuges et aux associations la fourrière est une entreprise payée par la municipalité et non une association à but non lucratif. 

 Néanmoins, certaines associations ou refuges acceptent, en plus de leur travail dans la protection animale, de jouer le rôle de fourrière - ce qui leur permet d’ailleurs de renflouer leurs caisses. 

 Associations et refuges : quelle est la différence ? 

Ces deux acteurs sont des organismes bénévoles, des associations à but non lucratif. Elles vivent grâce aux généreux dons des particuliers et ne sont pas forcément subventionnées.  

Dans ces entités, la majorité des personnes qui s’occupent des animaux sont des bénévoles qui donnent de leur temps. 

Un refuge va accueillir des animaux dans ses locaux. Il va être le relai de la fourrière lorsque celle-ci souhaite placer l’animal non réclamé par ses propriétaires.  

Le refuge récupère également des animaux directement donnés par des propriétaires qui souhaitent les abandonner. Il va prendre en charge l’animal jusqu’à lui trouver un nouvel adoptant.  

Une association de protection animale n’est pas forcément un refuge. Tous les établissements n’ont pas la possibilité de garder les animaux dans des box et de s’en occuper au quotidien. Dans ce cas, les associations fonctionnent avec des familles d’accueil. 

Quel est le rôle de la famille d’accueil ? 

Les familles d’accueil, aussi appelées “FA”, sont des particuliers qui prennent un animal (chien, chiot, chat, cochon d’inde...) le temps que celui-ci trouve une famille définitive. 

La FA participe à l’éducation de l’animal. Par exemple, un chien peureux de l’Homme aura plus de difficultés à être adopté en restant cloitré dans le box d'un refuge. Alors que s’il est dans une famille qui s’occupe de sa sociabilisation, ses chances d’adoptions seront forcément plus fortes. 

Les familles d’accueil permettent aussi de désengorger les refuges. Tous les animaux pris chez des particuliers permettent de libérer une place dans un refuge pour un autre chien. 

Les euthanasies en masse : à qui la faute ? 

Certaines fourrières ont des taux d’euthanasies particulièrement élevés.  

En 2013, un député informait qu’en moyenne, 80 % des chats entrant en fourrière sont euthanasiés et, selon les structures, ce pourcentage pouvait varier de 5 % à plus de 60% [2]. Depuis, il semblerait qu’une amélioration ait été faite avec une baisse de 10% en 2016 par rapport à 2015 [3]. 

Pour autant, certaines associations ne vont pas hésiter à critiquer ces fourrières et refuges qui pratiquent l’euthanasie. 

Je suis d’accord sur un point : être obligé d'euthanasier un animal, c’est terrible 

Cependant, ce que ces associations ne vous disent pas, c’est que dès qu’elles n’ont plus de place, elles refusent de prendre des animaux. 

Contrairement aux fourrières - et refuges qui font office de fourrière - qui ont l’obligation de récupérer tous les animaux errants. 

C'est facile de se dédouaner quand on refuse de prendre en charge de nouveaux animaux. 

Pour ma part, je soutiens le travail de toutes les associations, y compris celles qui sont obligées d’euthanasier. Croyez-moi, elles ne le font pas de bon cœur. 

Je ne suis pas dupe non plus. J’ai conscience que certains établissements ont la gâchette un peu trop facile quand il s’agit d’euthanasier. 

Des scandales ont éclaté à nombreuses reprises ces dernières années. C’est le cas de l’organisme PETA qui aurait tué près de 96 % des animaux domestiques officiellement reçus dans le refuge du siège de l'association à Norfolk, en Virginie en 2011.[4]

En France, des refuges ne respectent pas le délai de 8 jours ouvrés avant une euthanasie. C’est le cas de la SPA de Pau où 56% des chiens et chats euthanasiés durant l’année 2013 l’avaient été avant le délai légal [5]. En 2018, un autre scandale a surgi à propos de Céline Ravenet, la directrice d’un refuge dans les Yvelines. Elle aurait euthanasié des chiens de manière injustifiée.[6] 

Bien que ce type de comportements soit révoltant et scandaleux, le véritable problème n’est pas celui des euthanasies. 

Les fourrières euthanasient car elles n’ont plus de place. 

Les animaux ne tombent pas du ciel. Pour finir en refuges c’est bien parce qu’ils ont été abandonnés avant. 

Le manque de responsabilité des particuliers, de certains éleveurs et animaleries provoquent cette réaction en chaîne.  

Aujourd’hui, il est encore trop facile de se procurer un chien et donc, de l’abandonner.  

Les animaleries produisent des animaux en quantité et euthanasient leur “surplus”. 

Les éleveurs industriels produisent en quantité également et si ça ne se vend pas, on euthanasie. 

Les particuliers, qui consomment ce système, achètent et abandonnent tel un objet les animaux dont ils ne veulent plus et si l’envie leur en reprend, il ne sera pas difficile de trouver un nouvel animal. 

Certains d’entre eux vont même détruire psychologiquement des animaux en les dé-sociabilisant et les rendant agressifs voire dangereux. Ces animaux seront les premiers à être euthanasiés avec les animaux malades ou âgés. 

Alors oui, euthanasier un animal c’est terrible pour une fourrière ou un refuge. Mais si les principaux acteurs prenaient leurs responsabilités, les fourrières et refuges n’en seraient pas là. 

 
  1. https://oatao.univ-toulouse.fr/17364/1/Cendrier_17364.pdf 
  2. https://www.senat.fr/questions/base/2013/qSEQ131209591.html 
  3. http://questions.assemblee-nationale.fr/q15/15-7640QE.htm
  4. https://www.lepoint.fr/monde/la-peta-refuge-ou-abattoir-22-03-2013-1644462_24.php#
  5. https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/05/10/la-spa-de-pau-suspectee-d-euthanasies-massives-d-animaux_5125588_1652692.html
  6. https://www.leparisien.fr/yvelines-78/chiens-dangereux-euthanasies-la-directrice-du-refuge-d-hermeray-dans-le-collimateur-de-la-spa-18-05-2018-7723449.php

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