Blog - Santé & Alimentation
Publié le 23 Octobre 2019
« Les vermifuges chimiques sont l’unique moyen de protéger votre chien contre les vers ».
C’est un des mensonges préférés des laboratoires comme Virbac ou Bayer. Grâce à ce mensonge, des milliers de chiens avalent, 4 fois par ans, des molécules hautement toxiques.
Grâce à ce mensonge, des centaines de vétérinaires recommandent de faire avaler ces médicaments tous les 3 mois.
Grâce à ce mensonge, les laboratoires font fortune sur le dos des propriétaires de chiens qui pensent alors bien faire.
Voici toute la supercherie qui se cache derrière les vermifuges chimiques – ainsi qu'une alternative naturelle, efficace et saine pour protéger votre chien contre les vers.
Vermifuges chimiques : inefficaces et dangereux
Le principe d’un vermifuge chimique : une ou deux molécules très actives (pour ne pas dire toxiques). Elles vont exterminer les parasites - et occasionnellement, tout le contenu du système digestif. Deux conséquences à ce processus : une baisse d’efficacité du médicament, et une flore intestinale dévastée.
Des médicaments de plus en plus toxiques, de moins en moins efficaces
Les laboratoires pharmaceutiques nous vendent leur vermifuge comme la seule solution efficace contre les parasites. Un pur mensonge. Il existe des dizaines de vers. Une ou deux molécules ne peuvent pas faire face à cette multitude d’espèces.
Plus grave encore, les parasites développent une résistance à ces molécules. Comment ? Parce qu’un vermifuge ne tue pas l’intégralité des vers dans l’intestin de votre chien. Il en restera une toute petite portion. Or, ces survivants sont justement les plus résistants face au vermifuge.
Pour faire face à l’attaque du médicament, cette petite population de vers résistants se reproduit alors à un rythme effréné. Résultat : toute une descendance de vers, avec une alarmante capacité de résistance au vermifuge.
Comment les laboratoires font-ils face à cette nouvelle immunité ? Ils augmentent la toxicité de leurs molécules. Solution temporaire, puisqu’encore une fois, certains vers y seront résistants et se reproduiront. Il faudra à nouveau augmenter la toxicité… C’est un cercle vicieux qui nourrit les laboratoires aux dépens de nos animaux. Et c’est absolument scandaleux.
Avez-vous remarqué qu’il y a quelques années, les vétérinaires nous conseillaient de vermifuger nos chiens 2 fois par an ? À quelle fréquence nous recommandent-ils de les vermifuger à présent ? Tous les 3 mois. Normal, les vers résistent.
Vermifuges chimiques : dévastateurs de la flore intestinale
La flore intestinale est un écosystème à l’intérieur du système digestif. Ce sont des milliards de bactéries différentes, qui vivent toutes en parfaite symbiose avec leur hôte -votre chien. Ce sont elles qui permettent à Médor de digérer ses croquettes et d’assimiler leurs nutriments. Ces bactéries sont aussi à l’origine de 80% de leur système immunitaire.
Le vermifuge chimique, par la haute toxicité des molécules qui le composent, balaye complètement cette flore intestinale.
Première conséquence : le système digestif du chien est complètement déréglé. Le temps que sa flore se reconstruise, il ne pourra plus assimiler les nutriments, et souffrira de diarrhées et vomissements.
Second effet : le système immunitaire du chien est gravement affaibli. C’est la porte ouverte à toutes les maladies - particulièrement graves si votre chien est âgé ou affaibli. Abîmer la flore intestinale signifie une perte de défense contre les parasites qui viennent coloniser l’intestin -et notamment… les vers. Solution des vétérinaires : on vermifuge à nouveau, pour les éradiquer. Encore une fois, c’est un cercle vicieux.
Mais les vers restent un dangereux parasite
Cependant, on ne peut laisser nos chiens souffrir d’une infestation de vers. Les vers sont des parasites, qui vivent aux dépens de nos compagnons. Voici les symptômes subis par un chien infecté :
- Pelage terne
- Diarrhée ou constipation, vomissements, ballonnements, douleur abdominale
- Le chien maigrit, il perd de sa joie de vivre
- Fièvre, augmentation de la taille des ganglions lymphatiques
- Selon les vers, les diarrhées peuvent être sanglantes, menant à une anémie ; d’autres peuvent provoquer une perforation de la paroi intestinale, provoquant de graves conséquences. Et certains mènent à des problèmes respiratoires (ex. : les larves des ascaris migrent de l’intestin vers les poumons).
- Les vers peuvent, à terme, affaiblir le chien - jusqu’à sa mort.
Lutter contre les vers reste donc primordial.
Prévention naturelle contre les vers
J’ai banni les vermifuges chimiques de mon armoire à pharmacie. Voici mes trois angles d’attaque pour lutter contre les vers chez Pénélope, Maki et Merlin :
Une meilleure alimentation
Les vers qui vivent dans l’intestin de nos chiens se nourrissent en grande partie de glucides.
Les glucides sont très présents dans les croquettes -ce sont des calories vides, qu’il faut limiter au maximum. Choisissez une marque de croquettes sans céréales, avec un faible taux de glucides – ou mieux encore, nourrissez-le à la viande crue. Vous verrez les résultats tout de suite : les selles de votre chien seront beaucoup moins abondantes. Explication : ils assimilent beaucoup plus de nutriments utiles qu’avec une croquette bas de gamme.
Une croquette avec un haut taux de glucides va remplir le système digestif du chien avec de la matière qu’il ne pourra pas digérer. Les vers, eux, s’en régaleront – et c’est ainsi qu’ils prolifèrent.
Opter pour une alimentation avec un faible taux de glucides, c’est donc créer un environnement moins accueillant pour ces parasites.
Maintenir une flore intestinale saine
Plusieurs facteurs dérèglent la flore intestinale de nos animaux. À savoir :
- Les antibiotiques
- Les anti-inflammatoires de synthèse
- Les vermifuges chimiques
Ces produits détruisent la flore intestinale. Pire encore, ils participent à l’accumulation des toxines dans le sang, puis le foie et les reins. Surchargés, ces organes ne peuvent plus fonctionner correctement. Le chien ne parvient plus à combattre les agents pathogènes, et son système immunitaire s’affaiblit davantage.
Des plantes contre les vers
Si malgré tout, votre chien est contaminé par des vers, vous pouvez le vermifuger – avec des plantes.
Contrairement à un vermifuge chimique, les plantes contiennent 4 à 5 molécules actives contre les vers. Surtout, ces quelques molécules actives sont mélangées à une multitude d’autres molécules inactives. Résultat : le parasite n’arrive pas à identifier les molécules qui l’attaquent. Comment les différencier parmi les centaines d’autres molécules de la plante ? Ainsi, les vers ne peuvent pas y développer une résistance.
C’est encore mieux si vous utilisez plusieurs plantes. Ainsi, vous multipliez le nombre de molécules actives – et aussi le nombre de molécules non actives qui pourront les camoufler.
C’est cette complexité moléculaire qui assure l’efficacité très supérieure du vermifuge naturel sur le long terme.
Les plantes n’éliminent pas tous les parasites – tant mieux !
Autre particularité d’un vermifuge à base de plantes : il n’élimine pas tous les vers de l’intestin. Bizarre ? En fait, c’est plutôt une bonne nouvelle !
Imaginez passer votre enfance dans un environnement complètement stérile. Votre système immunitaire en serait complètement affaibli. Le jour où vous sortez de cette bulle, vous ne savez faire face aux microbes sans béquille chimique.
C’est exactement pareil avec les vermifuges. Les plantes chassent presque tous les vers, permettant à votre chien de guérir. Certains restent dans l’intestin. Ils sont trop peu nombreux pour avoir des effets néfastes ; mais ils permettront au système immunitaire du chien de s’adapter à une éventuelle infestation.
Quelles plantes utiliser ?
Voici quelques ingrédients, tous naturels, qui vous permettront de vermifuger votre chien sainement. La plupart de ces cures fonctionnent particulièrement bien en préventif -n’attendez pas que Médor soit parasité avant de le vermifuger.
L'ail
L’ail est un puissant vermifuge – d’ailleurs encore plus puissant que l’Ivermectine, molécule toxique utilisée dans les vermifuges chimiques. Une étude scientifique a décelé 91,24% d’efficacité de l’ail sur les nématodes (vers ronds), contre 78,03% d’efficacité pour l’Ivermectine¹.
Néanmoins, vermifuger avec de l’ail ne convient pas aux chiots de moins de 12 semaines, ni aux femelles allaitantes (au risque de donner un goût d’ail au lait !).
Dosage : entre 0,05 % et 0,1% du poids du chien. Par exemple, mes chiens font 20kg et je leur donne une petite gousse d’ail broyée chacun, un jour sur deux, pendant deux semaines.
L’ail a mauvaise réputation chez les propriétaires d’animaux, car il contient du Sulfone Hydroxyle. Il peut donc être toxique à haute dose (vomissements et urines foncées). Un peu comme le paracétamol chez les humains.
Néanmoins, c’est une toxicité bien moindre comparée à celle des vermifuges chimiques ! Une étude² a prouvé que l’ail n’est toxique que si vous donnez 5g par kg de poids corporel pendant 7 jours. Pour un chien de 25kg, cela équivaut à donner une tête d’ail entière tous les jours. Imaginez donner la même dose d’un vermifuge chimique ! Les effets seraient bien plus néfastes.
Les graines de courge crues
Très efficace contre les vers plats, la graine de courge (citrouille, potiron ou courge musquée) les paralyse et les expulse. Vous les retrouvez ensuite dans les selles de votre chien. L’idéal est de les broyer juste avant de les mélanger aux croquettes.
Dosage : une cuillère à café pour 5kg de poids corporel, tous les jours pendant une à deux semaines.
Le clou de girofle
Il contient de l’eugénol, une huile qui anesthésie les vers adultes. Ils se décrochent des parois intestinales, et sont ainsi évacués plus facilement. L’eugénol désintègre aussi les œufs de vers dans leur enveloppe. J’utilise le clou de girofle avec un autre vermifuge naturel, qui agit en conjonction.
Attention néanmoins, car le clou de girofle est toxique pour les chats. C’est un vermifuge puissant, donc mal dosé il peut irriter la paroi intestinale du chien. Surveillez donc bien votre animal après administration – et n’en donnez pas à votre chiot ou à une chienne gestante.
Dosage : pendant 2 semaines, je râpe un demi-clou de girofle par chien que je mélange quotidiennement à leur repas. Pour un petit chien, comptez ¼ de clou de girofle, et pour un grand chien, un entier.
L’extrait de pépin de pamplemousse
L’extrait de pépin de pamplemousse est actif sur les vers plats et le giarda. Ce sont des pépins séchés et réduits en poudre. La poudre est dissoute dans l’eau pure puis distillée. Après le séchage, on finit avec une poudre très concentrée. Elle est ensuite mélangée à de l’eau et de la glycérine végétale. Le tout est chauffé, refroidi, filtré et traité aux UV… Le chemin est long avant d’avoir un véritable extrait de pépins de pamplemousse, d’où son prix élevé.
Attention, car un extrait de pépin de pamplemousse trop bon marché doit éveiller votre prudence. Il n’est peut-être pas issu du bon pamplemousse (le Citrus paradisi) ou mal fabriqué. De plus, il le faut bio, à tout prix. Sinon un trop grand nombre de pesticides peuvent se retrouver dans la fabrication.
En préventif, la dose recommandée est d’une goûte pour 2 kg de poids corporel. Par exemple, pour un chien de 25kg, nous donnons 15 gouttes mélangées dans un des repas.
En curatif, ce vermifuge est très efficace. Vous pouvez garder les mêmes dosages, mais faire durer la cure sur un mois.
Quand et à quelle fréquence vermifuger ?
Dr Pierre May, vétérinaire et auteur du livre « Guide pratique de phytoaromathérapie pour les animaux de compagnie », conseille de vermifuger en suivant le protocole lunaire. Pour une cure de 3 jours, vermifugez le jour d'avant, pendant, et après la pleine lune. Pour une cure sur 2 semaines, vermifugez la semaine d’avant et d'après.
Pour les chiots de 2 à 8 mois, vous pouvez vermifuger tous les mois - sur des périodes de 2 ou 3 jours, en préventif. Pour les animaux adultes non infestés, Dr May préconise de le faire aux 2 équinoxes et aux 2 solstices, soit 4 fois par an.
J’insiste bien sur cette fréquence de vermifugation préventive. N’attendez pas que votre chien soit complètement parasité avant de le soigner ! A ce stade, certains vermifuges naturels ne sont plus assez puissants pour agir vite. Vous vous retrouvez alors contraint d’utiliser un vermifuge chimique. La clef est donc dans la prévention. A chaque changement de saison, démarrez une cure de plusieurs plantes – même si votre chien ne montre aucun symptôme.
Si vous pensez que votre chien a des vers, n’hésitez pas à vous faire conseiller par un vétérinaire naturopathe. Il pourra vous aider à identifier le type de vers qui infeste votre chien, et vous donnera des conseils adaptés à son âge, sa morphologie et son mode de vie.
Les vermifuges naturels sont plus sains que les chimiques, mais attention : juste parce qu’ils sont à base de plantes ne signifie pas qu’on peut en donner à tout va, sans respecter les dosages.
Si vous avez d’autres moyens naturels de vermifuger votre chien, n’hésitez pas à m’en faire part en laissant un commentaire !
Claude Lefevre
¹ « Evaluation of the anthelmentic activity of garlic (Allium sativum) in mice naturally infected with Aspiculuris tetraptera ». (« Évaluation de l’activité anthelminthique de l’ail sur des souris naturellement infectée avec des Aspiculuris tetraptera ») – étude menée en 2008 par E. Ayaz, I. Türel, A. Gül, et O. Yilmaz à l’université d’Ulugad (Turquie).
² « Hematologic changes associated with the appearance of eccentrocytes after intragastric administration of garlic extract to dogs » (« Changements hématologiques associés à l’apparence d’eccentrocytes après l’administration intragastrique d’extraits d’ail sur des chiens »).-étude menée à l’université de Hokkaido, Laboratory of Internal Medicine, Department of Veterinary Clinical Sciences, Graduate School of Veterinary Medicine, par Keun-Woo Lee, DVM, PhD Osamu Yamato, DVM, PhD Motoshi Tajima, DVM, PhD Minako Kuraoka, DVM Shogo Omae, DVM Yoshimitsu Maede, DVM, PhD
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